Yannick Noah – Rolland Garros
On le connait désormais chanteur – Saga Africa, la danse de la brousse -, enfoiré (en tout bien tout honneur), exilé fiscal ou encore papa d’un basketteur de génie. Mais celui qui tient une place spéciale dans le cœur des français, sans doute du fait de son engagement dans moult associations humanitaires, a été tennisman avant de poursuivre sa voie vers la célébrité sur une route différente. Et qu’importe ce que peuvent dire les inconnus dans leur sketch Télémagouille, le palmarès de Yannick Noah ne comporte pas que des défaites. Loin de là ! C’est d’ailleurs l’un des seuls joueurs français avec Marcel Bernard à avoir remporté les Internationaux de France, mais également le mieux classé à l’ATP (numéro 3 en juillet 1986) et le plus titré en simple. Sur une carrière qui aura duré 13 ans, de 1978 à 1991, Yannick Noah comptabilisera 208 défaites contre 473 victoires. Dont l’une mémorable. Souvenez-vous ce fameux 5 juin 1983.
Sur le terrain, deux hommes. Un grand black avec des rastas, 23 ans à peine, alors numéro 6 du tennis mondial, qui est arrivé en finale en ne concédant qu’un seul set contre Ivan Lendl en quarts de finale. Face à lui, le suédois Mats Wilander, numéro 5 à peine plus âgé que le français, qui a remporté Rolland Garros l’an passé. Le public retient son souffle devant une partie qui s’annonce inoubliable. Dès le début du match, Yannick Noah démontre la férocité du lion comme tout au long du tournoi. Porté par l’assemblée, il survole le premier set en le remportant en une demi-heure à peine. Son adversaire joue sur le fond de cour et enchaine les passing shot mais ne tient pas la cadence. Il se réveille sur le second set mais cela ne suffit pas à l’arracher à Noah. La troisième manche est beaucoup plus disputée : le suédois se battra jusqu’au bout et avec de plus en plus de combativité, sentant le français vaciller à l’approche de la victoire.
Pourtant, trois sets (6/2, 7/5, 7/6) 2 heures et 25 minutes d’émotions et de transpiration plus tard, c’est bien la consécration amplement méritée pour le français. La balle de match gagnée, le jeune homme tombe dans les bras de son papa.
Souvenez-vous…
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