Coupe du monde de rugby en Afrique du Sud (1995)
Il est de ces évènements sportifs qui font bouger les choses. La consécration des Springboks pendant la coupe du monde de rugby à XV en Afrique du Sud, qui a eu lieu du 25 mai au 24 juin 1995, est l’un de ceux qui a changé l’avenir d’une nation. Cette victoire symbolique intervient peu après l’abolition de l’apartheid – politique dite de « développement séparé » répartissant les populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées – en 1991. Jusqu’alors, les équipes sud-africaines étaient exclues de la majorité des compétitions internationales.
Au terme d’une finale haletante, sans aucun essai marqué, les All Blacks, grands favoris du tournoi, s’inclinent pourtant 12 à 15 face aux Springboks, qui avaient axé leur stratégie sur la défense. La légende (ou les faits) veut que l’équipe néozélandaise ait été victime d’une intoxication alimentaire deux jours avant le match. L’un des moments forts du match intervient après le coup de sifflet final, lorsque Nelson Mandela, premier président noir, attifé du maillot de l’équipe, remet le trophée William Webb Ellis au capitaine, un afrikaner blanc, François Pienaar. La nation arc-en –ciel était née.
« One team, one country »
C’est Madiba, qui le premier, a vu dans cette compétition la possibilité d’apaiser les tensions entre deux communautés ennemies depuis des siècles (le clivage noir/blanc existant depuis bien avant l’apartheid). Il s’agissait de développer un sentiment d’union nationale derrière l’équipe des Springboks, très majoritairement composée de joueurs blancs qui dominaient au temps de l’apartheid et d’amorcer le chemin vers le pardon.
D’autres personnalités ont également eu leur rôle dans cette victoire :
Chester Williams, le seul joueur noir de cette équipe d’Afrique du Sud ;
Morné du Plessis, manager de l’équipe des Springboks cette année là, qui contribua à réconcilier les noirs d’Afrique du Sud avec les Springboks ;
et Kitch Christie, l’entraineur qui mena l’équipe à la victoire.
Le film Invictus, réalisé par Clint Eastwood en 2009, nous a permis de revivre émotionnellement ce moment important de la vie d’une nation.
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