Allez hop on y va en route pour l’aventure
En 1988, les enfants sont soumis à un stress que l’on peut qualifier de sérieux. Sollicités de toutes parts, ils frôlent chaque mercredi le burn-out télévisuel. Une faute imputable à TF1 et la Cinq qui diffusent l’après-midi à la fois le Club Dorothée (TF1) mais aussi l’émission En route sur l’aventure (la Cinq), la seconde en partenariat avec Banga. Cette décision contestable des directeurs de programmation rend impossible la pratique de tout sport le mercredi après-midi. En effet, les enfants ont trop de boulot à la télé, ils ne peuvent pas être au four et au moulin.
Nul ici n’a oublié le générique de la publicité qui se trouve être aussi le thème de l’émission « Allez hop on y va en route pour l’aventure, on ne résiste pas à l’appel du Banga ». Ecrites par Richard Gotainer, les paroles du générique de l’émission, très prometteuses, sont ponctuées d’un « tintinnnnnnnn ». L’émission se démarque à l’époque par son côté novateur (en 88 Fort Boyard et La piste de Xapatan ne sont pas encore sortis de leur coquille). Du coup, l’exotisme manque à la télé et à défaut de connaître encore Félindra et sa tête de tigre, les enfants assouvissent leurs besoins d’aventure sur la cinquième chaîne.
Présenté par Michel Robbe, En route pour l’aventure s’apparente à un parcours du combattant géant. Le plateau de télévision est une jungle au cœur de laquelle trois candidats s’affrontent. Aucun accessoire cher aux enfants n’a été oublié : rondins de bois, filets, statue inca, pont suspendu… Le visage crispé et les sourcils froncés, les enfants ne prennent pas l’aventure à la légère.
Même Michel Robbe, accoutré façon safari, ne se déride que rarement. Le message est clair : on n’est pas ici pour faire les clowns et jouer les aventuriers. On est vraiment dans une jungle, il ne s’agit en aucun cas d’un décor. En lieu et place de la tête de Tigre de Félindra, Bataboub, une immense statue Inca dans laquelle les enfants doivent insérer un petit totem, clôt l’émission.
De deux choses l’une soit les yeux de Bataboub s’illuminent d’un beau bleu ce qui signifie « victoire » et donc « cadeaux », soit une fumée épaisse sort de ses joues ce qui veut dire « perdu » et donc « cadeaux » aussi (mais moins bien). Il n’empêche qu’après toutes ces péripéties et la dimension solennelle de l’aventure, le fait de gagner de simples jouets semble dérisoire, voire ridicule. Comme si de nouveau on prenait les participants pour des gosses alors qu’ils ont bravé des précipices et des sables mouvants et pis et pis…
Et vous, avez-vous tenté l’aventure ?
Widget not in any sidebars
- Google +
- Wordpress