Les Malheurs de Sophie
« Les malheurs de Sophie » est une adaptation animée condensé de l’œuvre éponyme de la Comtesse de Ségur qui comprend également « Les petites filles modèles » et « Les vacances ». Au fil des épisodes nous suivons les pérégrinations de Sophie de Réan, une petite fille qui vit avec sa mère et son cousin Paul dans une immense propriété en Normandie.
Vous reprendrez bien un peu de bêtises ?
Ces deux tempêtes ambulantes de Tom-Tom et Nana n’ont qu’à bien se tenir, car en matière de bêtise, Sophie n’est jamais en manque d’imagination. Le premier épisode « Les fruits confits » annonce d’emblée la couleur. A huit ans, Sophie est la petite fille la plus heureuse du monde, elle vient de recevoir une poupée de cire de la part de son père. Sceptique, Mme de Réan doute sur les capacités de sa fille, encore trop immature, selon elle, pour en prendre soin. Prête à tout pour lui démontrer le contraire, Sophie décide de s’occuper de sa poupée en faisant fi des nombreux avertissements d’Elisa, sa bonne et de son « bon cousin Paul » : « Sophie, ne pose pas ta poupée sur la fenêtre ! La cire risque de fondre ! », « Sophie ne pose pas ta poupée dans de l’eau bouillante ». Les catastrophes tant annoncées s’amoncellent et la charmante petite poupée se transforme rapidement en pièce de collection pour le musée des horreurs. La série commence sur un ton léger. Sophie vit au milieu d’un entourage- Paul, ses amies Camille et Madeleine de Fleurville et leurs cousins- qui la choient et la protègent. Sa mère se charge de son éducation, oscillant entre la douceur et la fermeté. Elle aime profondément sa fille, mais elle est consciente que Sophie doit être structurée. Elle incarne l’autorité modérée. Sophie est punie à juste titre quand elle ment, vole ou griffe son cousin Paul (qui essaie pourtant d’excuser les malheureux actes de sa cousine).
Hélas, Sophie se retrouve brutalement privée de ce repère pour une autre figure maternelle bien plus cruelle et hystérique en la présence de sa belle-mère, Mme Fichini. Le milieu de la série se concentre sur les événements qui se déroulent dans « Les petites filles modèles ». Nous changeons brutalement de registre, basculant dans le drame (et le rocambolesque) ; Sophie perd sa mère, son oncle et Paul lors d’un naufrage au bord de la frégate « La Sibylle ». Afin de ne pas priver sa fille de mère, M de Réan décide de se remarier en Louisiane avec une certaine Mme Fichini. Celle-ci se révèle bientôt intéressée, vénale et acariâtre, usant de la violence envers Sophie. La mort de M. de Réan laisse notre héroïne seule avec sa belle-mère pour seule famille. Elles reviennent au château des Réan en Normandie, permettant à Sophie de retrouver ses vieilles compagnes de jeux, Camille et Madeleine, désormais accompagnées de Marguerite de Rosbourg, une petite fille recueillie avec sa mère par Mme de Fleurville à la suite d’un accident de diligence.
Mme de Fleuville et Mme de Rosbourg, heureuses d’accueillir Sophie, sont épouvantées par les traitements que Mme Fichini lui fait subir. Par miracle, elles se voient confiées la garde de Sophie par la marâtre elle-même, qui décide de partir en voyage en Italie (allez ciao !). Installée à Fleurville pour un temps déterminé, puis enfin définitivement, Sophie va grandir sous l’œil bienveillant de Mme de Fleurville qui incarne une mère de substitution protectrice, à l’image de Mme de Réan. Le dernier épisode nous dévoile les enfants, Sophie, Marguerite, Paul, Camille, Madeleine devenus adultes. Un bal est organisé à Fleurville, illustrant la fin de l’enfance. Et non, Sophie ne se marie pas avec son cousin Paul. Il va lui préférer sa sœur adoptive, Marguerite de Rosbourg. Oui, c’est curieux.
Diffusée en 1998 sur France 3, cette série animée est une saga de l’été palpitante, avec des personnages remarquablement bien construits et étoffés grâce une version française de qualité (Barbara Tissier, Céline Montsarrat pour citer les plus connues…). On suit l’évolution de Sophie avec intérêt, on prend régulièrement des bains de lumières en Normandie (si ! si !) et on se moque légèrement de ces dialogues désuets, frisant parfois la « nianiantise » : « Oh Madeleine, allons cueillir des fraises ! » « Quelle bonne idée Camille, vite, allons prévenir Marguerite…Oh non, quelqu’un a mangé les fraises ! Sophie pourquoi as-tu fais cela, ce n’est pas très gentil ! ».
A condition de regarder les épisodes dans l’ordre ! En effet, au vue de la complexité de l’intrigue, les épisodes étaient souvent diffusés dans un ordre aléatoire. Entre les rediffusions et les épisodes que l’on ne voyait jamais- le naufrage et le séjour en Louisiane de Sophie, évoqués à plusieurs reprises dans des flash-back- cela créait de la frustration, et une envie de pousser des crises de colères quand un épisode des Malheurs de Sophie emboîtait celui des Vacances. Sophie pré-ado orpheline enfin domptée et responsable redevenait en un épisode la petite sauvageonne à la bouille tartinée de confiture et aux cheveux ébouriffés. Un paradoxe temporel, comme dirait l’doc !
Et vous, quel était l’épisode des Malheurs de Sophie qui vous a le plus marqué ?
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