Gremlins 2 : Gizmo en fait-il trop ?

On l’avait connu charmant, émouvant, terriblement attachant, on le retrouve quelques années plus tard excessif, minaudier, parfois même à la limite de la forfanterie. Que s’est-il passé pour Gizmo, le plus célèbre des Mogwaïs, entre les Gremlins et les Gremlins 2 soit entre 1984 et 1990 ? Quelle mouche l’a piqué entre ces deux dates-clé ? Absent durant six ans – on l’avait laissé en compagnie de Mr Wing, en partance pour Chinatown – Gizmo nous revient métamorphosé.

Ainsi apparaît-il dans le second volet des Gremlins, comme un Mogwaï grimacier, se donnant volontiers en spectacle. D’entrée de jeu, le ton est donné lorsqu’on le voit faire l’intéressant dans le laboratoire où il a atterri. Alors même qu’il est orphelin depuis peu et menacé de toutes parts par des scientifiques sans scrupules, le Mogwaï se met à se déhancher au rythme de Fats Domino sur la musique I’m ready. Ce n’est que le début d’une longue série de prouesses de même catégorie.

Humilié et battu par les autres Gremlins, Gizmo fait le choix totalement inapproprié de se déguiser en Rambo pour mettre fin à ces lynchages systématiques. Armé d’un arc de fortune, il devient alors un héros violent et vengeur à mille lieues du gentil Mogwaï que l’on avait connu. Ce qui ne l’empêche pas par ailleurs de continuer à jouer les victimes auprès de Billy, son ami de toujours. De sorte que l’on peut légitimement s’interroger : dans ce second volet, les « méchants » Mogwaïs sont-ils bien ceux que l’on imagine ? On apprécie davantage dans cette nouvelle aventure la douce présence d’une Mogwaï séductrice qui, bien que d’apparence un rien superficielle et outrancière, semble honnête dans sa volonté de trouver l’amour. Désarmante de sincérité, elle est vraiment la révélation des Gremlins 2.